Paul BOULANGER, consultant associé chez Pikaia publie ce vendredi 30 août son livre « Biomimétisme & Stratégies d’entreprise » aux éditions Rue de l’Échiquier. Comment s’inspirer du vivant pour repenser les stratégies et le fonctionnement des entreprises ? L’auteur se penche sur la question et met en exergue 9 principes pour réconcilier l’économie et le vivant…
À l’occasion de la sortie de son livre, Paul BOULANGER répond à notre interview :
Peux-tu présenter brièvement ton livre ?
« C’est une sorte de manuel qui, en partant de l’observation du vivant et de ses modes de fonctionnement sélectionnés par l’évolution, apporte des éclairages nouveaux sur la manière dont les entreprises peuvent penser leur stratégie et leur organisation. Les 9 principes retenus résument assez bien ce qui permet au vivant d’être à la fois efficient et résilient. Et ce sont justement ces qualités que l’on attend d’une entreprise qui devient redevable de ses impacts sur la planète, dans un contexte socio-économique qui subit de grands bouleversements. Adaptabilité, faculté d’apprentissage, gestion des ressources matérielles et immatérielles, pertinence des offres, capacité à nouer les bonnes alliances, mais aussi à se défendre contre les attitudes prédatrices, la diversité… : quelques points de repère pour les organisations qui veulent durer. Le vivant peut nous y aider. »
Pourquoi as-tu souhaité écrire cet ouvrage ?
« Parce que les défis environnementaux exigent de revisiter radicalement nos manières de penser les choses. En premier lieu, il y a urgence à renouer avec le vivant, à le comprendre pour agir avec lui de manière pertinente. On doit ensuite reconnaître que les outils permettant classiquement de penser les stratégies et les organisations ne suffisent plus dans un monde VUCA*, qui exige de chausser de nouvelles lunettes. Or l’approche biomimétique présente un condensé à fort potentiel pour cela. La méthode analogique, sur laquelle elle repose, est la plus efficace et intuitive jusqu’ici pour sortir du cadre et créer de nouvelles idées ou connaissances. Le recours aux modèles vivants nous force à en décortiquer les ressorts intimes, à recréer du lien avec notre univers naturel. Enfin les concepts stratégiques mobilisés dans ce livre, tels que les ressources immatérielles, les écosystèmes d’affaires, la dépendance à la trajectoire ou que sais-je encore, invitent les décideurs à penser leur stratégie de manière à la fois plus agile et plus robuste. »
S’il y avait trois messages concrets à passer, quels seraient-ils ?
« Le premier n’est pas nouveau, mais il mérite d’être rappelé : toutes les activités humaines dépendent de la santé et de la productivité de la planète. Renouer avec le vivant, c’est souscrire une assurance-vie. Le second, c’est que les entreprises gagneraient à se concentrer davantage sur leurs ressources propres et les liens de coopération avec les acteurs de leur écosystème dans leur pilotage stratégique. Le troisième, c’est que les managers de demain seront davantage des permaculteurs à l’écoute de leur organisation et de l’environnement que des capitaines visionnaires, ce qui requiert des qualités bien différentes. »
Que vont retrouver les lecteurs dans ton livre ? Quels sont les grands principes développés ?
« Le livre est organisé en 9 grands principes du vivant. Schématiquement, les 3 premiers correspondent aux modes de fonctionnement qui ont permis à la vie d’advenir et de perdurer : de bons repères pour une entreprise qui souhaite rester vivante ! Les 3 suivants s’appuient sur les activités communes à tous les êtres vivants et proposent des grilles de pilotage stratégique des entreprises. Enfin, les 3 derniers reprennent ces caractéristiques des systèmes résilients et peuvent inspirer des organisations qui sont particulièrement exposées aux incertitudes et aux chocs. Chaque chapitre repose sur des faits scientifiques issus des sciences du vivant, le plus souvent illustrés par un exemple, et ouvre sur des questionnements stratégiques auxquels le lecteur est invité à réfléchir et à répondre. L’introduction propose un cadre méthodologique, et la conclusion des repères éthiques et comportementaux pour quiconque souhaite s’aventurer sur le terrain de la bioinspiration. »
À qui s’adresse ton livre ?
« Il s’adresse plutôt aux dirigeants, décideurs, consultants ou enseignants qui sont déjà conscients qu’il va falloir créer de nouveaux cadres pour penser et agir dans les économies de demain. Je fais souvent référence à l’entreprise, mais en réalité, toutes les formes d’organisation peuvent utiliser ce livre, depuis l’association jusqu’à la collectivité territoriale. »
Un mot pour la fin ?
« Si Homo sapiens sait renouer avec sa part de vivant, j’ai confiance pour la suite. Mais le temps presse et chacun.e doit prendre conscience de sa responsabilité et s’engager authentiquement dans la voie du changement. C’est la condition de notre succès évolutif en tant qu’espèce. Ou le risque d’une impasse. »
*Volatility (Volatilité), Uncertainty (Incertitude), Complexity (Complexité) et Ambiguity (Ambiguïté)
Où acheter le livre ?
Dans votre librairie habituelle, consultez sa disponibilité sur : https://www.librairiesindependantes.com/
Ou sur le site des éditions Rue de l’Echiquier : https://www.ruedelechiquier.net/essais/496-biomimetisme-et-strategies-dentreprises